Face aux difficultés d’Atos, Bercy vient à la rescousse. Le ministère de l’Économie et des finances annonce aujourd’hui dans un communiqué qu’il participe à l’effort de refinancement d’Atos à travers l’octroi d’un prêt de 50 millions d’euros « qui sera octroyé aux entités qui portent notamment les activités de calcul haute-performance ». Ce prêt s’accompagne de l’émission « d’une action de préférence conférant un droit de regard renforcé de l’État sur ces actifs stratégiques. »
Atos explique dans son communiqué être parvenu à un « accord de principe » avec un groupe de banques, un groupe de détenteurs d’obligations et l’État sur un financement intermédiaire de 450 millions d’euros, dont fait partie le prêt accordé par Bercy.
Cet accord de principe « prévoit un droit pour l’État d’acquérir des activités souveraines sensibles en cas de franchissement par un tiers du seuil de 10 % ou d’un multiple de 10 % du capital ou des droits de vote d’Atos ». En d’autres termes, l’État se réserve la possibilité de mettre la main sur les activités les plus sensibles d’Atos dans le cas où un acteur étranger viendrait à prendre le contrôle de la société.
Négocier avec les créanciers
Suite à l’échec des négociations avec Airbus, qui avait pendant un temps envisagé de reprendre la division Big Data & Security d’Atos, le ministère de l’Économie avait fait part de son intention de travailler à la construction d’une solution nationale de protection des actifs stratégiques.
Le groupe donne également les détails de son plan de refinancement dans la journée de lundi : la piste qui se dessine est la transformation de la dette en capital, sous forme d’actions pour les créanciers. La société attend leurs propositions en la matière, mais précise tout de même que « compte tenu des besoins du groupe, un accord global de refinancement entraînera une dilution significative des actionnaires existants ».
Atos s’est placée le 26 mars dernier l’ouverture d’une procédure à l’amiable avec ses créanciers afin de restructurer la dette de 4,6 milliards d’euros contractée par Atos. Cette procédure ouvre une période de négociation de quatre mois permettant à Atos de négocier avec ses créanciers. Dans sa dernière communication, la société explique avoir besoin de 600 millions d’euros pour financer l’activité sur la période 2024/2025, et de « 300 millions de nouvelles lignes de crédit renouvelables et 300 millions d’euros de lignes de garanties bancaires additionnelles »