Internet fait désormais partie de notre quotidien. Et ce n’est pas près de changer, comme le rapporte ce jeudi l’Observatoire des usages du digital (ou numérique) réalisé par OpinionWay pour le compte d’Orange. Selon cette étude, qui se base sur un vaste échantillon de 11 800 personnes interrogées dans neuf pays, 67 % des Français n’imaginent pas aujourd’hui vivre sans Internet, tandis que 61 % d’entre eux ne pensent pas pouvoir vivre sans son corollaire mobile, le smartphone.
Si les Français ne transigent pas sur l’internet mobile, ils sont toutefois moins versatiles en ce qui concerne la télévision, en nette perte de vitesse dans les usages digital des Français, ainsi que sur leur dépendance aux réseaux sociaux, qui est aujourd’hui taxé de bien des maux. Ils sont ainsi 56 % à déclarer pouvoir se passer de la télévision, tandis que 66 % d’entre eux affirment pouvoir vivre sans réseaux sociaux.
Source : Orange/OpinionWay
Si elles expriment plus de retenue vis-à-vis du numérique que par le passé, les personnes interrogées dans le cadre de cette vaste étude ont toutefois du mal à s’imaginer vivre une existence totalement déconnectée. « Il peut même exister une forme de gêne à vouloir se déconnecter, et une
partie des utilisateurs n’assume pas totalement de ne pas être
joignable ou craignent de rater quelque chose s’ils ne répondent pas
rapidement aux messages », indiquent les auteurs de cette étude, pour qui
9 % des Français et jusqu’à 24 % des Sénégalais interrogés ont peur de se déconnecter par crainte de sanctions sur le plan professionnel.
Le smartphone, une nouvelle addiction qui suscite autant d’espoirs que de craintes
Reste que cette crainte ne s’arrête pas qu’à la dimension professionnelle tant l’accès à internet, notamment via mobile, est considéré aujourd’hui comme un besoin quasi vital pour nombre d’entre nous. Le smartphone, un nouveau « doudou » pour la génération numérique ? C’est ce qui ressort de cette étude, pour laquelle « plus de la moitié des utilisateurs, en particulier les plus jeunes,
reconnaissent qu’ils se sentent mal à l’aise dès qu’ils n’ont pas leur
smartphone sur eux ». Un phénomène qui touche 55 % des personnes interrogées en France, 62% au Royaume-Uni, 70% en Espagne, et près de 80% dans les pays de la zone Moyen-Orient et Afrique.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir pris conscience des dangers de la toile. 50 % des Français reconnaissent en effet avoir conscience des effets néfastes du numérique, contre 54 % en Espagne et 47 % au Royaume-Uni. Des effets néfastes qui peuvent dans un premier temps se manifester par des conséquences directes sur notre santé, alors que la fatigue nerveuse et l’irritabilité provoquées par les outils numériques sont reconnues par environ 40% des utilisateurs en Europe et plus de 70% en Afrique du Nord.
Source : Orange/OpinionWay
Pour se prémunir contre ces effets, différentes fonctionnalités ont été ajoutées par les constructeurs, notamment des applications de contrôle du temps d’écran sur smartphone.Selon les pays étudiés entre 15% et 20% des utilisateurs déclarent s’en servir, tandis que 20 à 50 % des personnes interrogées dans le cadre de cette étude prétendent vouloir les adopter à l’avenir. Les Français se montrent quant à eux plus récalcitrants vis-à-vis de ces fonctionnalités, alors qu’ils sont encore 67% à indiquer ne pas souhaiter les utiliser.
Les données personnelles, une crainte grandissante
D’autres dangers, autrement plus redoutables, sont désormais pointés du doigt par les utilisateurs de services numériques. Il s’agit de dangers relatifs à la propagation des données personnelles. 58 % des Français déclarent ainsi être plus soucieux qu’il y a 5 ans vis-à-vis du piratage de données personnelles, contre 67 % en Espagne, 44 % au Royaume-Uni, 52 % en Corée du sud ou 44 % aux Etats-Unis.
Source : Orange/OpinionWay
Dans les pays latins, une très grande majorité des utilisateurs déclarent avoir conscience qu’ils laissent des traces numériques sur la toile. Ils sont ainsi 85% en France et 87% en Espagne à indiquer avoir plus conscience des enjeux de cybersécurité et des traces qu’ils laissent sur Internet. Dans les pays anglo-saxons, ce chiffre est un peu moins élevé, mais atteint tout de même 61% au Royaume-Uni et 67% aux Etats-Unis. Ces traces génèrent de l’inquiétude pour près de 72% des utilisateurs en France, en Espagne mais également au Maroc et en Egypte. Les pays anglo-saxons se montrent un peu moins inquiets, 61% des britanniques et 59% des Américains déclarent ainsi avoir conscience des traces qu’ils laissent sur Internet.
Une crainte qui trouve en grande partie son origine dans les derniers scandales ayant touché les réseaux sociaux concernant la protection des données de leurs utilisateurs. Ces réseaux sociaux se trouvent ainsi affublés de tous les maux par leurs utilisateurs, qui leur accordent une très faible confiance. 31% des personnes interrogées en France et 41% en Espagne déclarent ainsi ne pas avoir confiance dans les réseaux sociaux. Même dans les pays anglo-saxons, lieux de naissance de ces réseaux, s’y mettent, même si la confiance reste modérée : 51% des britanniques et 50% des américains ont encore confiance dans les réseaux sociaux.
Source : Orange/OpinionWay
D’autant que ces derniers sont également accusés d’amplifier les discours de haine. 78 % des Français considèrent ainsi que le numérique, via les réseaux sociaux, amplifie les discours haineux et leur donne une caisse de résonance qui n’existait pas jusqu’à maintenant.
L’inclusion numérique portée au rang de priorité nationale pour 72 % des Français
Le numérique conserve pourtant son aura pourtant de ses utilisateurs. En France, ils sont ainsi 49 % à estimer que l’utilisation des outils numériques permet d’être plus efficace et plus rapide au quotidien, contre 24 % qui considèrent que l’utilisation des outils digitaux prend beaucoup de temps et rend de moins en moins attentifs. Une opinion partagée à l’international, où le gain de temps que procure le numérique est perçu comme ayant des avantages mieux reconnus que le risque de perte d’attention et de temps. Un constat qui se retrouve dans tous les pays, où l’on observe un solde favorable de 15 points entre les deux opinions en Egypte, et jusqu’à 58 points en Côte d’Ivoire.
Source : Orange/OpinionWay
Alors que les bénéfices de la toile sont reconnus, l’une des illustrations de cette bonne perception de ces avantages s’illustre dans la question de l’inclusion numérique, qui est aujourd’hui considérée comme une priorité nationale pour 72 % des Français et pour 87 % des Espagnols. Une opinion qui tire son origine des difficultés qu’ont certaines personnes à avoir accès aux services numériques. Ils sont ainsi 16 % de Français à déclarer avoir des soucis à accéder à la toile pour des questions de prix (un phénomène qui touche davantage les jeunes, les chômeurs ou les habitants de communes rurales), tandis que 11 % des Français déclarent à avoir du mal à accéder au numérique du fait de sa difficulté d’utilisation.
Si seulement 34 % des Français considèrent aujourd’hui que le numérique renforce le lien social, ils sont 54 % des Espagnols à considérer que le numérique peut aider à rendre le lien social plus solide, contre 53 % au Royaume-Uni et 50 % en France. De quoi redonner de l’espoir à tous ceux et toutes celles qui travaillent aujourd’hui dans ce secteur économique qui ne laisse décidément personne indifférent.
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