Le système de fichiers sous licence CDDL promu par Oracle, ZFS, a été brocardé par le créateur du noyau Linux.

Décidément, ZFS n’a pas la cote auprès des tenants des logiciels libres et mentors de l’écosystème open source. Rejeté de longue date par la Free Software Foundation (FSF), le système de fichiers sous licence CDDL a été brocardé cette semaine par Linus torvalds.

« N’utilisez pas ZFS. C’est aussi simple que ça. [ZFS] a toujours été plus un mot à la mode qu’autre chose, je pense, et les problèmes de licence en font simplement un pétard mouillé pour moi », a déclaré sur un forum le créateur du noyau Linux, socle de systèmes (OS) et distributions.

Et l’ingénieur finno-américain d’ajouter : « les benchmarks que j’ai consulté sur ZFS ne lui donnent pas l’air si génial. Et pour autant que je sache, il n’y a plus de réelle maintenance derrière, donc concernant la stabilité à long terme, pourquoi voudriez-vous encore l’utiliser en priorité ? ».

ZFS et Linux, une controverse sous licence ?

Le créateur du noyau Linux n’attend donc pas grand chose de ZFS, système de fichiers sous licence open source CDDL (Common Development and Distribution License). Une licence créée par feu Sun Microsystems, multinationale acquise et absorbée en 2009 par Oracle.

Torvalds s’en est exliqué : « d’autres personnes pensent qu’il peut être ok de fusionner du code ZFS dans le noyau et que l’interface du module le rend correct, c’est leur décision. Mais compte tenu de la nature procédurière d’Oracle et des interrogations sur les licences, je ne peux jamais me sentir en sécurité en le faisant », a-t-il précisé. « Et je ne suis pas du tout intéressé par une sorte de ‘couche de calage ZFS’ qui, selon certaines personnes, pourrait isoler les deux projets. Cela n’ajoute aucune valeur de notre côté, et étant donné les différends de droits d’auteur [mis en avant par] Oracle (voir Java), je ne pense pas que ce soit une véritable victoire sur le plan licence non plus. »

Linus Torvalds ne changerait pas de point de vue, sauf en cas de réception d’une « lettre officielle d’Oracle signée par leur principal conseiller juridique ou, de préférence, par Larry Ellison [son cofondateur] qui dirait : ‘oui, c’est ok de le faire et de traiter le résultat final comme du GPL’d [Ndlr : les droits de distribution accordés par la GPL (GNU General Public License) pour les versions modifiées]’. »