La pandémie a accentué les écarts entre les acteurs tricolores des médias et les géants américains. Les groupes français TV cotés ont tous vu leur cours de bourse reculer en 2020 : M6 perd 22%, TF1 13%, NRJ 11%. Vivendi, du fait de la consolidation de plusieurs métiers (TV, Publicité, Musique, Jeu Vidéo) reste stable.  Chez les opérateurs télécom Orange voit son cours de bourse céder 26%, Bouygues perd 13% et Iliad gagne 44% sur l’année à 168,10 euros, très loin de son plus haut historique (237 euros en 2014).

La capitalisation des chaînes TV reste largement inférieure à 2 milliards d’euros : 1,67 milliard pour le groupe M6, 1,38 pour TF1 et 477 millions d’euros pour le groupe NRJ.

Aux Etats-Unis, après une année folle qui propulse Netflix à plus de 200 millions d’abonnés fin 2020, son action a progressé de 63% ; la capitalisation du leader mondial de la SVOD atteint 239 milliards de dollars. Les studios ont connu des fortunes diverses : Disney, malgré ses pertes liées à la fermeture des salles et de ses parcs voit son action gagner 24%, Comcast à la fois leader du câble et actionnaire de NBCUniversal gagne 17%. Viacom perd 12% et AT&T, le propriétaire de Warner a vu son cours reculer de 27%. Mais l’exploit est à mettre dans le camp d’Amazon et d’Apple qui affichent une hausse de plus de 70% sur une année. Avec à la clé une capitalisation qui atteint 2256 milliards de dollars pour Apple et 1634 milliards de dollars pour Amazon.

Acteurs mondiaux, touchés par la pandémie sur leurs activités traditionnelles (TV, Salle, Parcs), les groupes médias américains ont su pivoter vers le streaming avec l’approbation du marché boursier et des investisseurs. De leur côté les acteurs français n’ont pas reçu le même soutien des investisseurs bien que les deux principaux groupes privés se soient associés avec le service public pour lancer une offre de SVOD hybride avec Salto. 

2021 s’annonce donc comme une année déterminante qui pourrait être le théâtre de nouvelles alliances afin de poursuivre la consolidation du marché. Pour ce qui est de la SVOD, il y a de fortes chances que les acteurs français soient contraints de se contenter des miettes laissées par Netflix, Amazon et Disney.