
Peut-on se fier à l’indice de réparabilité ? L’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) a publié les conclusions d’un rapport visant à évaluer la première année de mise en œuvre de cet indice. Ce dispositif vise à informer les consommateurs des possibilités de faire réparer un appareil électronique avant l’achat, via l’affichage sur le produit d’un score évaluant sur 10 sa réparabilité.
HOP estime néanmoins que ce n’est pas suffisant. Dans son étude, l’association a cherché à vérifier les notes de six produits concernés par l’affichage : trois modèles de smartphones, deux ordinateurs portables et une télévision. L’association a cherché à évaluer de manière indépendante le score attribué par les fabricants à leurs produits en s’appuyant sur les différents critères retenus pour attribuer cet indice : la documentation, la possibilité de démonter le produit, la disponibilité de pièces détachées à la vente, le prix des pièces détachées et enfin une dernière catégorie spéciale qui regroupe des critères allant de l’existence d’un support à distance à la possibilité de réinitialiser les logiciels installés sur l’appareil.
Et dans cinq cas sur les six étudiés, l’association estime que le score que se sont délivrés les constructeurs est supérieur au score qu’ils ont évalué. Pour l’iPhone 7 Plus, Apple s’attribue ainsi un indice de réparabilité de 6,4/10, tandis que HOP l’estime à 5,8. Le Samsung A40 se décerne la note de 8/10, tandis que l’analyse de HOP le situe plutôt à 6,6/10. Le téléviseur Philips 50PUS8546 écope lui d’une note de 5,5/10 quand son constructeur s’attribuait la note de 7/10.
Un avis nuancé
Les conclusions et les recommandations de HOP sont nuancées. L’association souhaiterait évidemment qu’un contrôle indépendant de la fiabilité de cet indice de réparabilité soit mis en place afin que celui-ci puisse jouer pleinement son rôle. Mais l’association estime également que le ministère de la Transition écologique devrait mieux spécifier les critères et la clarté des grilles de calculs proposés pour parvenir à un indice de notation, et les adapter plus finement aux produits concernés.
Néanmoins, le rapport estime que l’indicateur est perçu favorablement par les consommateurs, et qu’il est utile aux consommateurs lors de leurs achats. L’association invite donc le gouvernement à aller plus loin avec cet indice, en l’étendant à de nouvelles catégories de produits, ou en proposant un site permettant de détailler les scores des différents indices de réparabilité, les détails des grilles de calcul ainsi que les engagements des constructeurs en la matière.
Ce n’est pas la première fois qu’une association de consommateurs émet des réserves à l’égard du nouvel indice de réparabilité : au mois de décembre 2021, l’UFC-Que Choisir avait publié ses propres conclusions sur le sujet. L’association soulignait plutôt le faible nombre de produits qui se soumettaient effectivement à la réglementation les obligeant à afficher le score, ou les faibles efforts nécessaires à certaines catégories de produits pour pouvoir obtenir un score élevé.
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