Cloud, cybersécurité et IA tirent la croissance du logiciel français

L’édition logicielle française ne connaît visiblement pas la crise. C’est ce dont se réjouit Cyril Aubéry, le directeur général de CXP, partenaire du classement Truffle 100 des éditeurs hexagonaux. Inflation et guerre aux portes de l’Europe ne pénalisent pas le secteur.

Au contraire, les chiffres de l’année dernière traduisent « la vitalité ainsi que l’inaltérable résilience dont ont encore fait preuve les éditeurs en 2022 », se félicite le dirigeant, tout comme le ministre délégué au numérique, Jean-Noël Barrot.

Logiciel français : les grands font toujours la loi

« Nous pouvons une nouvelle fois être fiers des résultats obtenus cette année », réagit-il. Le chiffre d’affaires des acteurs du Truffle 100 s’élève ainsi à 25,5 milliards d’euros, soit une hausse de 14,8%. Pour les seuls revenus de l’édition logicielle, les chiffres sont de respectivement 14,5 milliards et +14,2%.

Le marché français demeure cependant très concentré. Les 5 principaux éditeurs hexagonaux réalisent à eux seuls 7,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La tendance est néanmoins bien à la croissance pour une large majorité des acteurs.

85% des éditeurs enregistrent croissance ou stabilité de leur chiffre d’affaires. 11% témoignent d’un recul de leurs revenus. C’est 8 points de plus qu’en 2021. La rentabilité aussi est au rendez-vous, même si dans ce domaine aussi (comme celui de l’international), elle bénéficie en premier lieu aux plus grands.

Des éditeurs de la French Tech en croissance

Le taux de profitabilité parmi les membres du classement s’élève à 10,4%, faisant de 2022 une des meilleure année sur ce paramètre. Le marché permet-il cependant la croissance de jeunes pousses ? Des expérimentés comme Cegid et Murex grimpent dans la hiérarchie.

« 6 éditeurs dont 2 membres de la French Tech 120 enregistrent un bond de plus de 10 places, majoritairement lié à des opérations de croissances externes », souligne Cyril Aubéry.

“A côté des grandes entreprises françaises du numérique comme Dassault Systèmes ou Sopra Steria, figurent également en très bonne place de jeunes pousses prometteuses comme Lucca, Sarbacane ou encore ChapsVision », appuie le ministre.

Jean-Noël Barrot ne manque pas l’occasion de mettre en valeur le French Tech 120, un programme d’accompagnement de l’État, et donc les bénéfices de l’action gouvernementale. Le dynamisme tient sans doute avant tout aux qualités intrinsèques des éditeurs et au dynamisme technologique actuel.

78% prévoient d’embaucher en 2023

En la matière, les « 3 premières tendances technologiques génératrices de valeur demeurent inchangées » en 2023, avec le cloud (77%) – « qui atteint néanmoins un palier » -,  la cybersécurité (54%) et l’intelligence artificielle (54%).

Ce dynamisme est en revanche moins d’actualité du côté des acquisitions. Ces opérations ont fortement baissé depuis 2020. Le Truffle recensait alors 96 rachats. En 2021 et 2022, ils sont respectivement de 30 et 47. Le signe tout de même de tensions sur les capitaux. D’ailleurs les entrées en bourse reculent aussi.

Sur l’emploi, la tendance est en revanche à la croissance. Les effectifs totaux progressent de 8,5%. De plus, « la très grande majorité des éditeurs nous a confirmé avoir finalement été peu ou modérément impactée dans son développement par la pénurie de ressources qui demeure cependant prégnante. » Et en 2023, ils sont encore 78% à anticiper une hausse du nombre de leurs collaborateurs.