L’engouement initial pour l’intelligence artificielle générative (IA) semble s’être transformé en prudence, les entreprises imposant ou envisageant d’interdire l’utilisation de ces outils.
Quelque 75% des entreprises du monde entier mettent actuellement en œuvre ou envisagent des plans pour interdire ChatGPT et d’autres applications d’IA générative sur leur lieu de travail.
Parmi elles, 61% ont déclaré que ces mesures seraient permanentes ou à long terme, selon une étude de BlackBerry menée en juin et juillet. L’enquête a interrogé 2 000 décideurs informatiques en Australie, au Japon, en France, en Allemagne, au Canada, aux Pays-Bas, aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Contrôle excessif ou prudence justifiée ?
Les personnes interrogées ont invoqué les risques liés à la sécurité des données, à la protection de la vie privée et à la réputation de la marque pour justifier cette interdiction. Par ailleurs, 83% des répondants craignent que les applications non sécurisées ne constituent une menace pour la sécurité de leur environnement informatique.
Toutefois, si 80% des sondés ont indiqué qu’une entreprise avait le droit de contrôler les applications utilisées par les employés dans le cadre de leur travail, 74% d’entre eux ont déclaré que les interdictions constituaient un « contrôle excessif » sur les appareils professionnels et les terminaux BYOD.
La prudence mise à part, la plupart des répondants reconnaissent les possibilités offertes par l’IA générative, 55% d’entre eux citant l’augmentation de l’efficacité. Par ailleurs, 52% des personnes interrogées pensent que la technologie pourrait stimuler l’innovation, tandis que 51% affirment qu’elle améliorerait la créativité.
Quelque 81% des personnes interrogées estiment également que l’IA générative pourrait être utilisée pour la défense de la cybersécurité.
Favoriser une IA d’entreprise
Shishir Singh, directeur technique de BlackBerry pour la cybersécurité, a déclaré : « Interdire les applications d’IA générative sur le lieu de travail peut signifier qu’une multitude d’avantages commerciaux potentiels sont réduits à néant. »
Il a noté que les entreprises devraient plutôt chercher à innover avec une IA générative « de niveau entreprise », en se concentrant sur la valeur plutôt que sur le battage médiatique, et faire preuve de prudence lorsqu’elles traitent avec des outils d’IA générative grand public non sécurisés.
« Au fur et à mesure que les plateformes mûrissent et que les réglementations entrent en vigueur, la flexibilité pourrait être introduite dans les politiques organisationnelles. La clé sera d’avoir les bons outils en place pour la visibilité, la surveillance et la gestion des applications utilisées sur le lieu de travail », argue M. Singh.
L’IA générative une préoccupation pour les responsables risques
Gartner a publié tout récemment une étude qui révèle également que l’IA générative est une préoccupation majeure pour les responsables des risques d’entreprise.
Cette technologie a été le deuxième risque le plus cité dans l’enquête du cabinet de recherche pour le deuxième trimestre 2023, apparaissant pour la première fois dans le top 10, a déclaré Ran Xu, directeur de recherche pour la pratique risque et audit de Gartner.
Le rapport a interrogé 249 cadres supérieurs en charge des risques d’entreprise en mai de cette année.
« Cela reflète à la fois la croissance rapide de la sensibilisation du public et de l’utilisation des outils d’IA générative, ainsi que l’étendue des cas d’utilisation potentiels et, par conséquent, des risques potentiels que ces outils engendrent », souligne Ran Xu.
Source : ZDNet.com